dimanche 25 août 2013

Hommage à un arbre




Hommage à un arbre…. Si vous vous attardez sous un grand et vieil arbre il pourra peut-être-vous conter sa vie. Il en a vu se passer des histoires sous lui. Il pourrait vous raconter comment tombe la pluie, vous conter comment l’écureuil court de branche en branche sur son corps. Il a sans doute vu passer à ses côtés une famille de sangliers, si c’est un chêne il pourrait vous dire que ses glands ont régalé toute une famille de « cochons des bois ». Une biche au regard de tendresse s’est peut-être reposer à l’ombre de ses feuilles. Le souvenir d’une pie perchée sur lui, les jacassements de la « maline » ont enchanté ses couleurs. L’arbre respire et il souffle sur les hommes un murmure de bienfait, il nous fournit de l’oxygène, source de vie. Monsieur grand arbre a peut-être entendu des mots d’amours se construire à ses pieds, des drames ont du se jouer à ses côtés. Peut-être qu’en posant votre oreille contre son écorce, les battements de la sève qui coule en lui vous berceront d’une jolie mélopée. Si vous êtes sous un arbre provençal, les cigales vous joueront du violon. Hommage à un arbre…. Un arbre plus un arbre, une forêt magique, si l’on ferme un peu les yeux, peuplée de trolls et de lutins des bois. Un pivert a du toc toquer sur son tronc, une chouette est venue hululer à la nuit une berceuse pour l’endormir. 

L’histoire s’est écrite devant lui, il a pris son temps, a tout observé, l’homme pour lui n’a plus de secret. Le temps est son allié, il pousse et grandit au fil de l’horloge, il ne court pas, il s’enracine c’est bien mieux. Les saisons filent aux travers de ses feuilles, il les accompagne en changeant de couleur, le magicien danse avec le temps. Ses racines sondent la terre, elles puisent à même le corps de cette terre qui nous abrite leur nourriture, leur source de vie. L’arbre nous écoute et nous renvoie ce que nous sommes et ce que nous deviendrons. Au bout de ses branches comme des bras, ses feuilles comme des doigts captent la chaleur ou la fraicheur, il prend ce que dame nature lui offre et n’en demande pas plus. 

L’arbre ne nous envie pas, ne court pas, joue avec la vie, avec la montre, l’arbre se joue de tout, l’arbre s’amuse de nous. 

Des artistes lui écrivent des chansons, des poètes lui fabriquent des rimes, l’hommage est unanime, on l’aime, on l’admire, il nous donne bien souvent jusqu’à sa propre vie. Hommage à un arbre…. Ses couleurs nous informent des saisons, ses brises nous giflent ou nous rafraichissent, l’arbre est notre ami, si fort et si fragile à la fois. 

Qu’il soit petit ou qu’il soit grand, olivier, pin ou sole pleureur, érable ou cocotier, de pays froid, de pays chaud, Monsieur est partout ou presque, nul besoin de marcher ou de courir, « l’homme de bois » est partout chez lui. Pas de frontière pas de bannière il a pour seule patrie la Vie. Le monde est à lui, il pourrait être maître en son jardin. 

On voudrait partager avec lui ses joies et ses peines. Ne pourrait-il pas nous enseigner ses secrets ? Ses racines en sont chargées. Les oiseaux sur ses branches y forment le nid pour leurs petits, un jour ils prennent leur envol sans un au revoir. L’arbre est un envol vers la liberté. Il fait froid, on lui prend son bois, l’arbre meurt et donne sa vie pour un feu de cheminé, une poutre qui soutiendra l’abri d’un homme, l’arbre tombe, donne et donnera encore, la survie de l’humanité est à ce prix. 

L’homme coupable sème la graine pour l’aider à repousser, quelques-uns le protègent et le vénèrent mais le géant à compris, l’humain et lui ne sont pas fait du même bois. Hommage à un arbre…. 
Un peu de légèreté dans ce monde de brutes, après tout mon billet n’est pas hors sujet. Et si on inventait un syndicat des arbres ? « Ben… » Me répondrait l’arbre, « … vos cartes sont faites de mon corps, je suis donc à la CGT ! » Revendiquer pour les arbres, voilà qui est fait, une retraite bien méritée, il fallait oser pour la lui réclamer. Le peuple vert nous aime, nous ne le lui rendons pas beaucoup. 
Il ne peut pas manifester, quoique nos rues soient parfois bordées de sa présence. Aurait-il des slogans politiques ? Aurait-il des litanies religieuses ?
 L’arbre est libre comme le vent qui chante à travers lui, il « est » tout simplement.
 Les questions existentielles de l’homme ne l’intéressent pas. Le majestueux se penche à notre oreille et nous chuchote une chanson.
 Il remercie Monsieur Brassens, mes Camarades : Auprès de mon arbre je vivais heureux !



Philippe



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