Plus de
60% des éléphants de forêt d'Afrique ont disparu en l'espace de dix ans à cause
du braconnage, qui pourrait mener à l'extinction totale de l'espèce d'ici 2025,
a indiqué jeudi l'organisation de défense de l'environnement Wildlife
Conservation Society (WCS) dans un communiqué.
62% de tous les éléphants de forêt (d'Afrique centrale) ont
été abattus pour leur ivoire au cours des dix dernières années, précise la WCS
qui s'appuie sur une étude scientifique publiée dans le journal en ligne PLOS
ONE.
Lanalyse confirme ce que les défenseurs de la nature
craignaient: une tendance rapide vers lextinction des éléphant de forêt -
potentiellement dans la prochaine décennie, indique le Dr Samantha Strindberg
de la WCS, lun des auteurs de létude, cité dans le communiqué.
Le Dr John Hart de la Fondation Lukuru, une ONG de défense
de l'environnement de la République démocratique du Congo, précise que la
disparition des pachydermes est presque entièrement due au braconnage.
Létude, la plus vaste conduite à ce jour sur cette espèce,
repose sur les travaux menés par plus de 60 scientifiques entre 2002 et 2011
dans cinq pays: Cameroun, Centrafrique, République Démocratique du Congo, Gabon
et Congo.
Sauver l'espèce requiert un effort mondialement coordonné
depuis les pays où vivent les éléphants, tout au long des routes de contrebande
de l'ivoire, jusqu'à la destination finale en Extrême-Orient, ajoute un autre
auteur de l'étude, le Docteur Fiona Maisels, également de la WCS.
Le prix du kilo d'ivoire a dépassé les 2.000 dollars (1.500
euros) sur le marché noir asiatique en raison d'une demande en constante
augmentation, d'après plusieurs ONG.
Selon un rapport de l'organisation de défense de
l'environnement WWF de décembre, le braconnage, avec un chiffre d'affaires
estimé à 19 milliards de dollars par an, est devenu le quatrième marché illégal
du monde, après la drogue, la fausse monnaie et la traite des êtres humains.
Dans de nombreuses zones-tampons d'Afrique centrale, les
braconniers se jouent de la porosité des frontières pour circuler d'un pays à
l'autre.
En Afrique, une partie de l'argent issu de ce trafic sert à financer
divers groupes armés, estime le WWF.
AFP -WCS-WWF
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